Ne pas aimer sa famille à Noël

Ne pas aimer sa famille à Noël

Ne pas aimer sa famille à Noël


Les célébrations de fin d’année, c’est aussi l’occasion de se réunir en famille et de partager d’agréables moments. Pour certains, par contre, cette réunion est un véritable supplice. Ce n’est pas tout le monde qui aime mononcle Jean ou même sa propre mère. Ose-t-on l’avouer? Doit-on cacher le fait de ne pas tripper sur sa famille, surtout à Noël

La psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier l’affirme d’emblée: il y a un certain tabou à ne pas chérir sa parenté.  

«Dans plusieurs familles, les relations ne sont pas faciles. Il y a des tensions, des non-dits», confirme-t-elle. 

Plusieurs de ses patients en souffrent d’ailleurs. «Tout ce qui n’est pas dit s’accumule et risque de ressortir violemment lors de disputes. Ou encore certains vont retourner ces émotions refoulées contre eux-mêmes et développer des symptômes dépressifs ou anxieux.» 

Allô la culpabilité

Cette douleur est très souvent associée au fait de se sentir coupable puisqu’on nous apprend qu’on doit absolument aimer notre famille.  

«Culturellement, on apprend très jeune que la famille est là pour rester alors que les amitiés et les amours sont éphémères. On s’attend à ce que la famille soit le lieu où on peut toujours aller lorsque ça ne va pas», explique Mme Beaulieu-Pelletier.  

Il est ainsi très difficile pour une personne de penser mettre un terme à sa relation avec ses parents par exemple.  

«Le sentiment d’être fautif est d’autant plus fort dans ce cas puisque l’on sent que l’on devrait toujours être redevable à nos parents.»  

Si l’on pense à couper les liens, il faut le faire de façon très réfléchie, mais en s’enlevant le poids de la culpabilité, indique l’experte en relations familiales. Elle conseille d’examiner comment on se sent. Qu’est-ce qui nous irrite chez cette personne? Comment ça se passe lorsqu’on est ensemble? 

«Plus tu identifies ce qui se passe en toi par rapport à cette personne, plus tu es capable de travailler sur tes émotions et ta relation avec l’autre en exprimant tes limites qui doivent être respectées.» 

Des conflits de valeurs 

De manière plus fréquente que dans le cas d’un parent immédiat, Geneviève Beaulieu-Pelletier rencontre des gens qui n’aiment pas des membres de leur famille plus éloignée comme des oncles, des tantes ou des cousins. La culpabilité reste présente, mais de manière beaucoup moins forte. 

La raison principale de cette absence d’affection est souvent reliée à une divergence de valeurs.  

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Marie, qui témoigne sous un nom modifié par désir d’anonymat, raconte n’affectionner que ses parents, ses frères et sœurs, mais pas les autres. Ses valeurs divergent tellement des leurs qu’elle dit n’avoir aucun lien avec eux. 

«J’habite à Montréal et ma famille est en banlieue. Je ne la vois pas beaucoup donc ça ne me dérange pas trop, mais si j’avais à la voir régulièrement, je suis sûr que je serais très irritée par elle», admet-elle.  

Marie avoue se sentir coupable par moment. Même si elle est marraine, elle ne se sent pas proche de sa filleule. Mais elle n’a aucune envie de se rapprocher de sa famille. Elle appréhende le temps des Fêtes, où elle devra aller la voir. Pour elle, c’est une tâche, quelque chose qu’elle doit subir. Elle sait qu’elle trouvera cela ennuyant. 

«Quand j’en parle autour de moi, je réalise que ma situation est fréquente. Plusieurs personnes m’ont dit également ne pas être proches de leur famille. Souvent c’est parce qu’elles sont éparpillées un peu partout et que les valeurs varient d’un endroit à l’autre. Je ne me sens donc pas trop mal d’en discuter. Par contre, je ne le dirais pas en pleine face aux membres de ma famille», avoue Marie.  

Récemment, avec la pandémie et les débats autour du fait d’être «woke», les opinions semblent de plus en plus polarisées. Geneviève Beaulieu-Pelletier croit que ces enjeux viennent alimenter les facteurs de divergence et les conflits au sein des noyaux familiaux à un moment où tout le monde est fatigué psychologiquement.  

Mais avant de tout revirer à l’envers, prenez une bouchée de sucre à la crème et rappelez-vous que le réveillon, ce n’est qu’un petit soir sur 365 jours. Bonne chance!

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Source : Lire l'article complet par Journal Métro

À propos de l'auteur : Journal Métro

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