Jetez un coup d’œil au ciel étoilé lundi soir, car les deux plus grosses planètes de notre système solaire vont se croiser pour former l’« étoile de Noël », un événement extrêmement rare selon les experts.
Jupiter et Saturne se rapprochent l’une de l’autre depuis plusieurs semaines maintenant et pour le solstice d’hiver, elles vont être tellement proches que vu de la Terre, elles paraitront ne former plus qu’un dans le ciel.
Le résultat de ce rapprochement sera une étoile particulièrement brillante que certains comparent à l’ « Étoile de Bethléem » qui aurait guidé les Rois mages à l’Enfant Jésus.
« C’est un sentiment d’anticipation, ce qui, bien sûr, est l’essence même de Noël, cette attente », a expliqué à CBC l’astronome et physicien Brian Martin, professeur émérite à l’université King’s, une institution chrétienne d’Edmonton. « Et là, nous attendons que ces planètes se confondent pratiquement dans le ciel. »
« Cela donne une idée de ce que c’est que d’attendre la naissance du Christ et de la célébrer le 25 décembre ».
L’Étoile de Bethléem ?
Pour certains astronomes et théologiens, le fait que cet événement astronomique ait lieu à quelques jours de Noël coïncide avec une forte source de lumière visible dans le ciel il y a 2000 ans.
Cette source est notamment connue sous le nom d’Étoile de Bethléem.
Comme l’indique Eric M. Vanden Eykel, un professeur de religion du Ferrum College en Virginie, dans La Conversation, cette synchronisation a suscité de nombreuses spéculations « sur la possibilité qu’il s’agisse du même événement astronomique que celui qui, selon la Bible, a conduit les Rois mages à Joseph, Marie et le nouveau-né Jésus ».
Pareille assomption n’est pas nouvelle. Déjà au 17e siècle, l’astronome et mathématicien allemand, Johannes Kepler, avançait que cette conjonction planétaire « aurait pu servir d’inspiration pour le récit de l’étoile de Mathieu », un des auteurs de la Bible.
M. Vanden Eykel souligne toutefois que, selon lui, l’événement que nous allons observer lundi soir n’est probablement pas la fameuse Étoile de Bethléem.
« L’histoire biblique de l’étoile est destinée à transmettre des vérités théologiques plutôt qu’historiques ou astronomiques », explique-t-il.
Pour M. Martin, professeur à l’université chrétienne King’s, le fait que cette conjonction ait lieu maintenant n’est toutefois pas banal.
« Il est assez intéressant que nous ayons cette merveilleuse conjonction en ce moment, dans l’un des Noëls les plus sombres que nous ayons connus, et juste avant la naissance du Christ, il y a eu cette étonnante conjonction de trois rois, en un sens s’inclinant les uns devant les autres ».
Un événement particulièrement rare
Habituellement, les deux astres se croisent tous les vingt ans, mais la particularité de cette année est qu’elles seront extrêmement proches (du point de vue astrologique bien sûr).
La dernière fois que cette « grande conjonction » a été vue, c’était en 1623, mais seulement depuis certains points du globe.
Pour la voir de partout sur le globe comme ce sera le cas lundi soir, il faut revenir au 4 mars 1226, il y a près de 800 ans !
Afin de pouvoir l’observer, il vous faudra regarder l’horizon au coucher du Soleil en direction du sud-ouest, là où l’on voit la Lune et où le Soleil se couche.
Jupiter ressemblera à une étoile brillante et sera facilement visible et Saturne quant à elle sera un plus sombre. Il faut faire vite, car la conjoncture n’est visible que pendant une heure environ.
Selon le président du Centre de Saskatoon de la Société royale d’astronomie du Canada, Ron Waldron, « l’événement sera facilement observable dès [lundi soir] et le sera jusqu’au 24 décembre, mais son apogée sera demain ».
Dans son entrevue avec Radio-Canada, il recommande de trouver un endroit avec une vue non obstruée du ciel, comme un champ ou un parc pour bien observer la conjonction. D’autres conseillent d’utiliser des jumelles ou un télescope pour voir avec plus de précisions les anneaux de Saturne ou les quatre lunes de Jupiter.
Malheureusement, certains au pays ne pourront observer cet événement à cause de la météo. Des nuages, de la neige abondante ou de la pluie sont en effet prévus dans de nombreuses villes canadiennes.
Pour ceux qui manquent ce spectacle, il faudra attendre 2100 pour pouvoir l’observer de nouveau.
Avec les informations de CBC News, Radio-Canada et La Conversation.
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Source : Lire l'article complet par RCI