«L’inflation est aussi un virus», a déclaré le directeur général du Patro Villeray, lors du lancement de la 49e campagne de collecte de fonds de Centraide du Grand Montréal.
Daniel Côté faisait évidemment référence à la COVID-19, qui a engendré une forte pression sur les services des organismes communautaires comme le Patro Villeray. Et la situation est loin d’être revenue à la normale prépandémie, a-t-il expliqué.
C’est dans ce contexte où l’inflation pèse particulièrement lourd sur les ménages à faible revenu que Centraide du Grand Montréal sollicite des dons afin de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Selon le président et directeur général de Centraide du Grand Montréal, Claude Pinard, 59 M$ ont été versés à 350 organismes de Montréal l’année dernière, permettant ainsi de venir en aide à plus de 800 000 personnes.
«[Dans la métropole], un enfant sur quatre vit en situation de pauvreté, sans parler du nombre d’enfants dont le revenu familial ne suffit pas à les appuyer correctement», a ajouté le PDG.
L’inflation touche le panier d’épicerie, mais également le logement, soutient-il.
«Depuis le 1er janvier et jusqu’en date du 31 août, la raison principale pour laquelle les gens appellent le 211 est le logement», précise M. Pinard, ce qui représenterait une proportion de 40% de plus que pour les demandes d’aide alimentaire.
Cela n’empêche pas que la pression sur l’aide alimentaire est forte.
«Les demandes n’arrêtent pas d’augmenter, observe le PDG. [Les organismes] reçoivent un peu moins des [banques alimentaires] et la nourriture pour aider les gens est plus chère à l’achat. Ils sont donc obligés de se réinventer.»
Au-delà de l’aide alimentaire et du logement, M. Pinard aimerait qu’on parle aussi d’éducation.
Le premier outil pour briser la pauvreté générationnelle, c’est l’éducation.
Claude Pinard, PDG de Centraide du Grand Montréal
Une inflation pandémique
Si, avant la pandémie, le Patro Villeray distribuait 200 repas par semaine, ce nombre est passé à 2000 au cours de la pandémie, raconte Daniel Côté. Une certaine diminution a été observée depuis, mais l’organisme distribue encore actuellement entre 850 et 1000 repas par semaine, ce qui est nettement plus qu’avant la pandémie.
Voilà pourquoi le DG du Patro Villeray compare l’inflation à un virus et qu’il considère que les organismes communautaires ont encore besoin de fonds d’urgence, une aide qui a cessé avec la fin de la pandémie.
«La pression continue et il faut maintenir 1000 [repas]», indique Daniel Côté, affirmant du même souffle que l’organisme ne peut pas éthiquement réduire son offre puisque la demande est là.
L’université du milieu communautaire
Daniel Côté n’a que de bons mots pour Centraide, qualifiant l’organisation de «l’université du milieu communautaire».
Au-delà de l’aide financière, Centraide permet aux organismes communautaires d’améliorer leurs pratiques, entre autres en évaluant mieux l’impact de leurs différents programmes sur leurs usagers, explique-t-il.
Selon lui, Centraide encourage également les organismes à faire de la planification concertée, c’est-à-dire à collaborer entre eux pour mieux servir la population, ce qui ne serait pas nécessairement un réflexe dans ce milieu. «Tout seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin», conclue Daniel Côté.
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